1 - Signification des expressions Iconologie, Iconopée,
Iconographie.
EIKON" signifie image. L'Iconologie
doit être l'intelligence des images, ou des représentations faites avec le
crayon,
les couleurs, la gravure, le relief, la ronde bosse.
L'Iconologie est
l'interprétation des images. L'Iconographie est la description d'une image ou
d'un ouvrage iconique.
Comme nous pourrons avoir besoin d'un mot qui exprime l'action de former une image, je me servirai de l'expression ICONOPEE
– tant il me paraît conforme à l'analogie.
Ainsi, Iconopée, Iconographie et Iconologie
signifient successivement l'action de former, de décrire et d'interpréter une
image.
Les artistes ont découvert les moyens par lesquels ils nous initient dans la connaissance de ces modes internes de
l'homme moral.
Le médecin est obligé aussi de reconnaître dans l'homme purement vital des modes d'être que ni les sens,
ni l'imagination
ne peuvent représenter : il pourra imiter l'artiste et s'élever, comme lui, des
formes que notre oeil contemple, à des notions que l'intelligence seule peut
concevoir.
L'Iconopée se compose de 3 parties :
1 - une matérielle ou naturelle
2 - une seconde intellectuelle
3 - une troisième presque conventionnelle
L'Iconologie (2 et 3) est l'ensemble des
connaissances nécessaires pour bien lire les productions des arts et dessins.
2 - Iconopée et Iconologie
Le Dessin est la représentation sur une
surface unie sans relief, avec une seule couleur.
Ce mode d'iconopée est le plus rapide, le
plus usuel et le plus commun : le moyen le plus prompt pour communiquer avec
les hommes intelligens, il nous permet le plus d'instruction.
Dans le dessin, l'intelligence de l'image
n'est pas le résultat immédiat d'un acte de vision, mais elle suppose une
opération de l'entendement. Il n'est pas question de l'exercice de l'organe de
la vue (dès la naissance), il est question de ce qui se passe chez un individu
qui sait lire.
Puisque les diverses sortes de dessin
monochrôme ne sont pas des représentations identiques des corps ; que pour en
connaître les formes et les relations réciproques, une opération intellectuelle
est indispensable : on peut dire que ce moyen de communication n'est pas une
substitution de la nature, mais qu'il est mi-partie de la peinture et du
langage.
Qu'est-ce que le langage ? On peut nommer
ainsi tout moyen physique capable de produire une impression et une sensation
sur quelqu'un de nos sens ; moyen qui, à l'occasion de cette sensation, fait
naître dans notre esprit des idées qui avaient été attachées
conventionnellement à cette sensation.
Le langage humain le plus usité est la
parole. Mais, chacun de nos sens est susceptible d'un véritable langage
conventionnel :
tout n'est que de s'entendre.
Le langage de la parole n'a pour signes
naturels que ce que nous appelons les onomatopées, tous les autres moyens sont
de convention.
Le but commun du langage et du monochrôme
est de transmettre :
1 – des idées d'objets qui peuvent tomber sous le sens
2 – des idées de la relation qui existe entre les choses sensibles
3 – des notions abstraites
4 – des affections et des modifications de l'âme.
3 - Division générale de l'Iconologie
Le monochrôme doit être étudié comme une
langue, sous les 2 apports littéral et philosophique :
1° le sens littéral d'une langue peut être
comparé à la détermination du sens matériel d'un monogramme, à la conception de
l'objet physique qu'il représente ;
2° le sens philosophique du discours, son
interprétation, son herménie (Francis Bacon) correspond à l'explication d'un
dessin.
Les fonctions d'un grammairien sont
différentes du philologue, l'iconographe différent de l'iconologue.
La science du dessin a donc :
- une partie technique qui a pour objet la
représentation de tout ce qui tombe sous nos sens
- une partie métaphysique qui a pour objet
de faire naître dans notre esprit des notions purement intellectuelles.
Cette langue a donc un dictionnaire, une
syntaxe et une littérature. Donc, encore, elle a besoin d'une bibliothèque.
4 - Utilité de la littérature monochromatique
Chaque langue a une littérature propre, dont
le caractère est spécial. Dans chacune, on trouve des idées, des modes de
penser, des habitudes et des propensions mentales, qu'on ne trouve pas dans les
autres. Chez les Artistes, les traits sortis de
leurs crayons sont l'expression rapide de leurs pensées.
C'est une langue aussi féconde et aussi
noble que tant d'autres, dont on a réuni les lexiques et les productions les
plus remarquables.
Le cabinet Arger est une collection de
dessins originaux de tous les genres dans notre faculté, à titre de
connaissances utiles littéraires et techniques.
Ce cabinet de dessins est une réunion de
chefs-d'oeuvre qui forment système.
Atger, après son cours de philosophie,
fréquente la faculté de médecine dont l'enseignement a pour objet l'étude de
l'homme envisagé sous tous les points de vue.
Hippocrate, Euclide, Pline, Vitruve : les
matières renfermées dans ces livres ne s'adressent qu'à l'intelligence, elles
n'intéressent ni l'imagination, ni le coeur, ni l'âme ; et ce sont ces facultés
qu'il faut remuer, si l'on veut que l'élève trouve du plaisir dans l'étude
d'une langue.
Attirons-les par des images
qui excitent la curiosité, et par des émotions douces.
Dans peu, l'intelligence
se développera ; ils seront à la portée de ce mode de transmission, et
appliqueront cette langue aux objets scientifiques qu'ils recherchent.
Ainsi l'homme, ses formes, ses actes, ses
affections morales, une partie de ses affections morbides, les modifications
qu'il reçoit de tout ce qui l'entoure : voilà les sujets constans de ses
compositions. Après les avoir vus aesthétiquement, il les regardera de nouveau
sous le point de vue médical.
Développer l'intelligence, c'est apprendre à
faire un choix.
Le dessin le plus informe vaut ordinairement
mieux que la description écrite la plus circonstanciée.
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1 - Méthode philosophique pour étudier une chose de manière
à en faire l'objet d'une science complète
Examiner la chose successivement sous des points de vue
différents, et suivant un ordre déterminé.
1ère opération
: appliquer les sens à la chose, de manière à saisir tous les faits
qu'elle présente dans un temps donné.
2ème opération
: l'intelligence tire de ces faits la première connaissance mentale
qu'elle a pu en déduire.
3ème opération
: considérer de nouveau la chose dans tous les instants où elle
a pu exister,
dans toutes les circonstances où elle a pu se trouver,
dans tous les rapports actifs ou passifs
qu'elle a pu avoir avec
les autres choses du monde entier ; et en combinant ces nouveaux
faits
avec ceux que les deux premières opérations nous avaient appris,
on classe toutes ces connaissances,
et on les rédige en lois générales
de la chose étudiée.
4ème opération
: opération mentale dans laquelle les lois générales de la chose
sont étudiées entre elles,
et sont rapprochées avec les lois générales
des autres choses du monde pour en apercevoir les rapports,
et pour
déduire de cette comparaison la plus haute connaissance que l'on
puisse avoir de sa nature.
2 - Fonctions pananthropiques
1° les sentations
2° l'appréciation de la sensation de la part de chacune des puissances
3° la conversion de la sensation en idée
4° la combinaison des Idées, ou l'exercice de l'Entendement
5° l'action de la volonté
6° l'exécution des Actes par cette volonté
3 - Facultés (extraits)
1 - l'unité
2 - l'égoïsme : self et non-self
3 - personnalité et sens intime, x différent de tout autre
4 - sensibilité :
- conscience de soi ou intuition
- conscience de l'impression d'une chose qui appartient au non-moi
5 - la force de conception : la faculté de convertir une sensation
en une idée qui reste dans le sens intime,
soit actuellement, soit
virtuellement, avec pouvoir de la rendre présente, pouvoir qui est
la Mémoire.
12 – aptitude créatrice : imagination, talent poétique
15 – susceptibilité d'éprouver des phases = aptitude qu'a le
sens intime, sans cesser d'être lui-même,
à changer de modifications
dans le cours de sa durée, de manière à pouvoir être le sujet d'une
histoire chronologique.
4 - Les faits vitaux
Les faits vitaux sont aussi contingents que les faits psychologiques.
Notre art s'intéresse à l'étude de toutes les impressions dont l'homme
est susceptible.
A Montpellier, on s'est sans cesse occupé de l'Homme,...,
afin
de concevoir la production des phénomènes prodigieusement variés
qui concourent à l'harmonie et unité de toute la vie humaine.
Nous
sommes obligés d'étudier avec le même zèle et avec le même soin
l'anatomie humaine,
la psychologie et la force vitale de l'homme.
Les connaissances isolées seraient strériles si nous n'avions
pas étudié les lois de leur coïncidence, de leur union, de l'alliance
qui règle leurs coopérations, de leurs influences réciproques, et
des conditions extérieures et intérieures de leur existence.
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Mais la plupart des faits médicaux sont de nature très
différente ; et quand on cherche à deviner,
dans une représentation
pittoresque, les modes pathétiques que l'artiste voulait exprimer,
on emploie plus utilement son temps, et on est plus près de la route
de la Physiologie Humaine,
ou de la Science de la Nature de l'Homme,
considéré comme vivant et pensant,
que lorsqu'on cherche à résoudre
bon gré mal gré, les phénomènes vitaux en lois mécaniques.
Dans les livres d'histoie naturelle, on ne voit guère que la
forme des animaux ;
dans les dessins, on voit leurs affections,
leurs actions, leurs moeurs.
Pour que les sujets nous intéressent, il faut que les images
nous présentent non-seulement la vie,
mais encore le sentiment :
un paysage avec un être sentant qui soit affecté par ces objets
extérieurs.
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